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jehannedarc
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Autour de Jehanne la Pucelle, dite "Jeanne d'Arc". Articles et travaux divers.
Catégorie :
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Date de création :
23.01.2010
Dernière mise à jour :
17.11.2025

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JEHANNE LA PUCELLE

Cadeaux et dépenses pour Jehanne la Pucelle

Publié le 16/11/2025 à 12:25 par jehannedarc
Cadeaux et dépenses pour Jehanne la Pucelle

Une approche de Jehanne au travers de dons et de cadeaux qu'elle reçut.

Tout le monde a entendu parler de Jeanne d'Arc, dite Jehanne la Pucelle, dite la Pucelle d'Orléans ou encore la Pucelle de France, que l'on nommait simplement "Jehannette" à Domrémy selon ses propres dires. Elle a pu aussi être dite "la dame des Armoises" qui, pour beaucoup d'historiens officiels, était une usurpatrice.

Des centaines de livres ont paru à son sujet, avec toujours la même histoire : "une jeune fille, pauvre bergère de Domrémy, en Lorraine, qui entend des voix célestes, prend la route vers le roi de France, délivre Orléans, fait sacrer le roi à Reims, et enfin, prise par les Anglais, est jugée et condamnée à être brûlée vive sur la place du Vieux Marché à Rouen, fin mai 1431".

Dans cette phrase, on pourrait soulever de nombreuses polémiques sur "pauvre", "bergère", "Lorraine", "voix célestes", "les Anglais", "brûlée vive"... mais tel n'est pas ici le sujet. Nous allons seulement essayer d'en savoir un peu plus sur Jehanne, à travers des dépenses qui la concernant et de quelques dons et cadeaux qu'elle reçut.

Tout d'abord, quel aspect avait-elle ? Un portrait d'elle aurait été réalisé durant sa vie par un peintre Ecossais, mais il ne semble pas être passé à la postérité. Jehanne était très probablement gynandroïde, mais n'en avait pas moins un aspect de femme. Monsieur Lebrun des Charmettes, membre de l'Ecole des Chartes, l'a ainsi dépeinte : 

"Le front moyen, les yeux fendus en amande, de couleur entre le vert et le brun, des sourcils finement dessinés, un nez étroit, une bouche petite, un creux au menton, le teint blanc et les cheveux châtains.".....

Peut-être... pourquoi pas ! Nous laissons à M. Lebrun des Charmettes la responsabilité de cette description.

La seule représentation encore réelle que nous possédons d'elle, est un dessin naïf, dessiné en marge d'une page de son Procès de Condamnation, par un clerc ou un scribe, en 1431. Elle y porte les cheveux longs. Il est bien possible que Jehanne, cheveux coupés "à la soldade" durant les campagnes militaires, pour porter plus facilement le casque, les ait laissé pousser pendant le temps de sa captivité. On sait en revanche ce qu'elle portait "à la ville". Quand elle n'était pas en opérations, Jehanne adoptait le costume de ville des chevaliers : 

"... et quand elle estoit désarmée, si avoit estat et habits de chevalier : des lacets noués, en dehors du pieds, un pourpoint et des chausses ajustées, un petit chapeau de feutre sur la tête et des habits de drap d'or et de soie, bien fourrée, et de diverses couleurs." (chronique anonyme).

Elle portait des chapeaux ou chaperons ornés d'une longue bande de tissus déchiquetés. Elle fit cadeau de l'un de ces fameux chapeaux à la petite Charlotte (9 ans), fille de Jacques BOUCHER, trésorier du duc d'Orléans, avec qui elle dormit durant son séjour à Orléans, à la fin du siège, lorsque la cité fut délivrée. Ce chapeau fut conservé par la famille, puis par les Pères de l'Oratoire d'Orléans, où il fut brûlé par les révolutionnaires. On le décrit ainsi : 

"En feutre gris, à grands rebords, retroussé par devant et le bord attaché par une fleur de lys en cuivre doré, fort allongée; au sommet : une fleur de lys en cuivre doré, de laquelle descendaient des spirales en cuivre doré, assez nombreuses, et terminées par des fleurs de lys pendant sur les bords du chapeau. La coiffe est en "toille" bleue."

Cette jeune fille "belle et bien faite" portait surtout des habits d'homme. Si on se la représente comme ci-dessus, elle pouvait ressembler à un jeune page, ambiguïté qui, peut-être, déclenchera chez Gilles de RAIS cette vénération pour elle ! 

Néanmoins, elle affectionnait aussi beaucoup les beaux habits de femme. Elle a dû en porter à Orléans, à Chinon, à Sully... : étoffes chatoyantes, velours de soie, robes d'hommes bordées des fourrures les plus rares. Un tissu fourni par Jehan LHUILLIER (beau-frère de Jacques BOUCHER) atteindra le prix fabuleux de 170 francs-or le mètre ! D'après le métrage du tissu, on a pu calculer qu'elle mesurait environ 1m60.

En 1429, à Orléans, on paye à Jehan LHUILLIER "8 écus d'or pour deux aunes de fine Bruxelles vermeille pour une robe, et 2 écus d'or pour une aune de vert perdu (étoffe) destinés à la huque." Jehan BOURGEOIS reçoit 1 écu d'or pour les doublures et la façon. Le "vert perdu" était une étoffe en drap vert de deux nuances, qu'on utilisa pour tailler des feuilles d'orties pour orner les vêtements. La feuille d'ortie avait été choisie par le duc d'Orléans comme emblème familial, en signe de deuil, pour marquer la prise du duc Louis par les Anglais (il restera 25 ans prisonnier en Angleterre). 

Dans les même comptes : "A Jacquet COMPAING, pour demy aulne de vers (étoffe), achestés pour faire les orties (ornements ou broderies représentant des orties, emblème de la famille d'Orléans), des robes de la Pucelle, le jour du lièvement du siège d'Orliens - 6 sous parisis " (dimanche 8 mai 1429).

Et aussi : "pour don à elle faict de 13 couronnes d'or au drapier et au tailleur, pour la confection d'une robe vert perdu agrémentée de feuilles d'orties." Des fleurs de lys sur ses chapeaux, un emblème personnel de la famille d'Orléans sur ses vêtements... Jehanne ne ferait-elle par partie de la famille... ? Autre polémique que nous n'abondons pas ici. En fait, comme il est dit dans la lettre de Bougainvilliers : "cette jeune fille était d'une élégance parfaite !"

 

Jehanne reçoit aussi d'autres cadeaux (mai 1429) : 

  - "A Massot BARIANT, pour avoir tiré à clert un tonneau de vin prins (pris) chez Jehan MORCHOASME pour donner à Jehanne le jour du lièvement du siège d'Orliens - 6 sous parisis."

  - A Jehan LEBRUN, sellier, pour l'achat d'ung bast à bahu (selle arrondie sur le dessus) et pour ung bahu (coffre dont le couvercle est arrondi et couvert de clous de cuivre), serrures, courroye, sangles et pour touailles (toiles, tissus) pour le guernir (le garnir) par dedans avec couverture, pour donner à Jehanne la Pucelle - pour le tout 76 sous parisis."

Le 19 janvier 1430, Jehanne, au repos forcé à Sully-sur-Loire, vient à Orléans, invitée à un banquet :

  - "A Jehan MORCHOASME, pour argent baillé pour l'achat de 6 chapons, 9 perdrix, 12 congnins (lapins) et ung fésan présentés à Jehanne la Pucelle - 6 livres 12 sols 3 deniers."

On peut conjecturer que, ce jour-là, Jehanne ne s'est pas contentée d'un peu de pain trempé dans du vin. Puis : "et à Jacques LEPRESTRE, pour 3 pintes de vin présentés aux dessus-dits à deux repas, ledit jour - 3 sous parisis."

 

Dans les comptes de Hémon RAGUIER, trésorier de Charles VII, par lettres patentes du 22 septembre 1429, au château de Gien où se trouvait le roi, après le sacre à Reims : 

  - "A Jehanne la Pucelle, 249 livres tournois forte monnoye et 30 ducats d'or... au faict de la despense ordonnée par elle faire au voïage faict par le dit seigneur (le roi) à Rheims, pour le faict de son sacre et couronnement."

  - A Jehanne la Pucelle, 236 livres tournoi forte monnoye... c'est scavoir pour ung cheval que ledit seigneur luy fist bailler et délivrer à Soissons au dit moys d'aoust - 38 livres 10 sols tournois."

  - "Pour ung aultre cheval que semblablement ledit seigneur luy fist bailler et délivrer à Senlis au dit moys de septembre - six vingt dix sept livres 10 sols tournois."

  - "Et à Rheims, que icelui seigneur luy fist bailler et délivrer pour bailler à son père - 60 livres tournois."

  - "A Jehanne la Pucelle, pour despence, 40 écus."

  - "A Jehan de MES (METZ), pour la despence de la Pucelle, 200 livres tournois."

  - Au maistre armeurier pour un harnois complet pour ladicte Pucelle - 100 livres tournois."

  - "Au dit Jehan de MES (METZ) et son compaignon, pour luy aidier à avoir des harnois, pour eulx et armer et habiller, pour estre en compaignie de ladicte Pucelle - six vingt cinq (125) livres tournois."

  - "Hauves POULVOIR (Hamish POWER, écossais), paintre, demourant à Tours, pour avoit paint et baillé étoffes pour un grant estendard et un petit pour la Pucelle, 25 livres tournois."

 

Le duc d'Alençon, gendre de Charles VII, voulut aussi concourir à l'armement de Jehanne en lui faisant présent d'un cheval : "... in quo loco (à Tours) dominus dux Alenconii dedit eidem Jehennae unum equum" (et dans cet endroit, le duc d'Alençon donna à Jehanne un cheval).

Jehanne était donc assez bien nantie. Au Procès de Condamnation, elle déclarera posséder près de 12.000 écus, somme considérable, précisant que ce sont ses "frères" qui gèrent cet argent. Une partie de cette somme a dû servir à payer les hommes de troupes que Jehanne avait engagé elle-même alors que, chef de bande, elle était désavouée par le roi et continuait la lutte seule. Sans doute aussi une autre partie servira à payer une partie de la rançon de son "frère" Pierre, fait prisonnier en même temps qu'elle à Compiègne.

 

L'épée de Jehanne.

Jean Chartier, dans Journal du siège et Chronique de la Pucelle, mentionne l'épée et les circonstances de son acquisition par Jehanne d'Arc : le roi voulu lui donner une épée, elle demande celle de Sainte-Catherine-de-Fierbois; "on lui demanda si elle l'avoit oncques veue, et elle dit que non..." Un forgeron fut envoyé depuis Tours et découvrit l'épée parmi plusieurs ex-voto déposés là, apparemment dans un coffre derrière l'autel. (à partir de 1415 et de la bataille d'Azincourt, des hommes d'armes vinrent déposer tout ou partie de leur armement en remerciement de la protection de Sainte Catherine). C'est parmi ces armes que fut prise l'épée demandée par Jehanne.

Jehanne brisa cette épée sur le dos d'une prostituée, à Saint-Denis, selon le duc d'Alençon, vraisembleblement après la tentative manquée contre Paris. Il semble qu'elle ait pris l'habitude de frapper avec cette épée sur le dos des filles de joie qu'elle rencontrait, de tels incidents étant précédemment mentionnés à Auxerre par le chroniqueur Jean Chartier et par son page, Louis de COUTES pour l'étape Château-Thierry. Charles VII se montra très mécontent du bris de l'épée de Fierbois. Celle-ci avait en effet pris des allures d'arme magique parmi les compagnons de Jehanne, et sa destruction passa pour un mauvais présage. On n'a aucun indice de ce qu'on sont devenus les morceaux. (Olivier Bouzy, "Jeanne d'Arc, Mythes et Réalités", Atelier de l'Archer, pages 73 et 74).

Il ne faut pas confondre l'épée réelle et l'épée "virtuelle" qui se trouve décrite dans les armoiries de la famille d'Arc. Dans le blason de Jehanne, l'épée est représentée avec cinq fleurs de lys, alors que les textes concernant l'épée de Fierbois ne mentionnent que cinq croix.

 

L'armure de Jehanne.

Charles VII paya à Jehanne une armure coûtant 100 écus, soit 2.500 sols ou 125 livres tournois. Cette somme n'est pas extraordinaire, il suffit de la rapprocher de l'inventaire établi par Jehanne lors de son procès : "Elle dit ensuite que ses frères ont ses biens, chevaux, épées, à ce qu'elle croit, et autres qui valent plus de 12.000 écus. Elle répondit qu'elle avait dix ou douze mille (écus) qu'elle a vaillant."

Le comte de Laval par témoignage nous apprend qu'il s'agissait d'un "harnois blanc", c'est-à-dire de pièces d'armure d'un seul tenant, et non d'une brigandine. Par comparaison, cette armure valais deux fois le prix de l'équipement le moins coûteux, et huit fois moins que le plus cher. Cette armure fut offerte à Saint-Denis en ex-voto après l'échec de l'assaut sur Paris. A partir de ce moment, elle porta une armure prise sur un Bourguignon, sans qu'on connaisse la valeur de ce nouvel équipement. L'armure de Saint-Denis ne fut peut-être pas détruite, mais à sans doute subi le sort de l'épée qui fut déposée à Sainte-Catherine-de-Fierbois par un soldat et empruntée par Jehanne. (Olivier Bouzy, "Jeanne d'Arc, Mythes et Réalités", Atelier de l'Archer).

 

En 1436... coup de théâtre : réapparition de Jehanne, sous le nom de Jehanne des Armoises. Jehan du Lys, son frère, passe à Orléans pour le faire savoir, en retour de chez le roi. De plus le héraut de la ville avait amené aux procureurs une lettre d'elle. On trouve dans les comptes de la ville :

  - 09/08/1436 - "A Fleur de Liz, hérault de ladicte ville, le jeudy de Sainct-Lorens, pour don à luy faict pour ce qu'il avoit apporté lectres à la ville de par Jehanne la Pucelle - 2 réaulx, à 24 sous parisis, soit 48 sous parisis."

 - 21/08/1436 - "Pour don à luy faict (Jehan du LYS) la somme de 12 livres tournois pourceque ledit frère de la Pucelle vint en la Chambre de ladicte ville, requérir aux procureurs de la ville qu'ilz luy voulissent aidier d'aulcung poy (d'un peu) d'argent pour s'en retourner par devers sadicte soeur, disant qu'il venoit de devers le roy luy annoncer que sa soeur Jehanns existoit, et que le roy luy avoit ordonné (promis) 30 francs et commandé que on les bailla, ce dont on ne fist rien, et ne luy en fust baillé que 20 dont il avoit despensé les 12, et ne luy en restoit plus que 8 francs, qui estoit poy de choses pour s'en retourner à Metz devers sa soeur Jehanne, veu (vu) qu'il estoit cinquiesme à cheval (accompagné de 4 personnes). On luy donna 12 francs, valent 9 livres 12 sols parisis."

En juillet 1439, Jehanne des Armoises rend visite aux Orléanais dont elle avait délivré la ville dix ans plus tôt. Les comptes de la ville gardent traces de ce passage. On paye, par l'intermédiaire de Jacques LEPRESTRE :

  - le 28/07 : "14 sols parisis, pour vin présenté à Jehanne des Armoises."

  - le 29/07 : "idem"

  - le 30/07 : "60 sols parisis, pour viande présentée à madicte Jehanne, et 21 pintes de vin à disner et soupper."

  - le 31/07 : "28 sols parisis, pour vin présenté à elle à disner et au soupper."

  - le 01/08 : "210 livres parisis (belle somme !) pour don à elle faict le premier jour d'aoust par délibération faicte avec le Conseil de la ville et pour le bien qu'elle a faict à ladiste ville durant le siège, donné à elle le mesme jour que elle se party, pour ce iic et X l.p. (210 livres parisis)."

  - le 01/08 : "A luy (Jacquet Leprestre) 10 sous et 8 deniers parisis pour huit pintes de vin dispensés à ung soupper ou estoit Jh. (Jehan) Lhuillier (c'est le tailleur de Jehanne !) et Thévenot de Bourges, pour ce qu'on le cuidoit (le devait) présenter à ladicte Jehanne, laquelle se party plutôt que ledit vin ne fust venu."

Cette dernière remarque a fait couler beaucoup d'encre, car on a dit que Jehanne, étant une usurpatrice, a voulu s'enfuir très vite... !

Elle était à Orléans depuis plusieurs jours, reconnue par les gens qui l'avaient côtoyée en 1429, et même son tailleur. Qui pouvait la connaître mieux que lui ?

Mais ce qu'on oublie toujours de citer, c'est la rubrique suivante, dans les comptes de la ville : 

  - "A Jehan PICHON, le quatriesme jour de septembre, pour six pintes et choppine présentés à la dame Jehanne des Armoises."

La dame des Armoises n'avait donc pas disparu !

Voilà donc, succinctement, quelques uns des dons, cadeaux et largesses dont a bébéficié Jehanne la Pucelle, alias "la Pucelle d'Orléans", alias "la dame des Armoises", dite "Jeanne d'Arc", et simplement dénommée "Jehannette" par son entourage à Domrémy.

. Médiathèque Orléans - Bull. S.A.H.O.

. "Scènes de la vie de Jeanne d'Arc", Jean Jacoby, Mercure de France, 1941.

. "Lettres de Bougainvilliers - Jeanne d'Arc et ses lys", E.Schneider, Grasset, 1952.

. Comptes de Hémon Raguier, trésorier des guerres de Charles VII.

. Comptes de ville d'Orléans.

. "Jeanne d'Arc, Mythes et Réalités", O.Bouzy, Atelier de l'Archer.

. "Journal du siège et chronique de la Pucelle", Jean Chartier.

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Equipement et maison militaire de la Pucelle

Publié le 07/02/2010 à 17:13 par jehannedarc
Equipement et maison militaire de la Pucelle

Sainte-Catherine de Fierbois

 

EQUIPEMENT DE LA PUCELLE

   COMPOSITION DE SA MAISON MILITAIRE

 

Jehanne, après les interrogatoires de Poitiers, reçut, en don, de Charles VII, une armure complète et un étendart.

On lit en effet ce qui suit dans le 13ème et dernier compte d'Hémon Raguier, trésorier des guerres, dont l'original était déposé à la Chambre des Comptes de Paris (1) :

 

"... ou mois d'avril mccccxxix après Pasques, de l'ordonnance et commandement du Roy notre sire, a été payé et baillé par ledit thrésorier, c'est assavoir :

- A Jehan de Mès pour la despense de la Pucelle, 200 livres tournois,

- Au maistre armeurier, pour un harnois complet pour ladite Pucelle, 100 livres tournois,

- Audit Jehan de Mès et son compaignon pour luy aidier à avoir des harnois, pour eulx armer et habiller, pour estre en compaignie de ladite Pucelle, 125 livres tournois,

- Et à Hauves Poulnoir, peintre, demeurant à Tours, pour avoir peint et baillé estoffes pour ung grant estendart et ung petit pour la Pucelle, 25 livres tournois,


comme il appert par lectres patentes du Roy nostre seigneur données à Chinon le Xè jour de may oudit an mccccxxix, adressantes à M. Regnier de Boulligny, général conseiller de toutes les finances...."

(Quicherat, t. V, p. 257 et 258) - J.Loiseleur, Comptes des dépenses faites par Charles VII pour secourir Orléans pendant le siège de 1428)

 

Le duc Jean d'Alençon, gendre de Charles d'Orléans, voulut aussi concourir à l'armement de Jehanne en lui faisant présent d'un cheval :

"... in quo loco (à Tours) dominus dux Alenconii dedit eidem Johannae unum equum" (déposition de Louis de Contes. - Quicherat, t.III, p.66)

 

Quant à son épée, Jehanne déclara elle-même, au cours de son procès, qu'instruite par ses voix qu'une épée, sur laquelle étaient gravées cinq croix, se trouvait cachée derrière l'autel de Sainte-Catherine de Fierbois, elle avait écrit aux prêtres de cette paroisse de vouloir bien la lui donner; qu'ils s'étaient empressés de le faire, après avoir enlevé la rouille dont l'épée était couverte et l'avoir mise dans un fourreau de velours vermeil.

Cette épée, disait-elle, lui était chère, parce qu'elle avait été trouvée dans une église dédiée à sainte Catherine, qu'elle vénérait particulièrement. (Quicherat, t.I, p. 76)

 

La maison militaire donnée à Jeanne d'ARC par Charles VII se composait :

  1. De deux pages, Louis de CONTES (nb : plutôt COUTES) et Raymond(déposition de L. de Coutes - Quicherat, III, p.66);
  2. D'un maître d'hôtel chargé spécialement de veiller à sa personne, Jean d'AULON, brave chevalier, renommé entre tous pour sa sagesse et sa prud'hommie (déposition de Dunois et de d'Aulon - Quicherat, t. III, p. 15 et 210);
  3. D'un chapelain, frère PASQUEREL, moine augustin, que ses frères lui avaient présenté et recommandé à Tours, et qui ne la quitta plus, jusqu'à la fatale journée de Compiègne;
  4. De Jean de METZ et de Bertrand de POULENGY, qui l'avaient amenée de Vaucouleurs;
  5. De deux hérauts ou messagers, GUIENNEet d'AMBLEVILLE (Quicherat, t. III, p. 26 et 107);
  6. Ses deux frères, Jean et Pierre d'ARC, qui n'avaient pas tardé à la rejoindre, et l'accompagnèrent pendant toute la durée de sa mission, faisaient également partie de sa maison;
  7. Un clerc, nommé Mathelin RAOUL, paraît de plus avoir été, sous le nom de clerc de la Pucelle, attaché à la suite de Jeanne d'ARC, pour subvenir à ses dépenses. (13è compte d'Hémon Raguier - Quicherat, t. V, p. 265 et 267).

 

 

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Jehanne d'ARC et la fin de la Guerre de Cent-Ans

Publié le 01/02/2010 à 16:15 par jehannedarc
Jehanne d'ARC et la fin de la Guerre de Cent-Ans

Tiré de "Petite Histoire de la France et du peuple français"

par H. Belot - Cours Moyen - Lib. ISTRA (classes de 8° et de 7°

des lycées et collèges - programme de 1945)

Imprimerie Strasbourgeoise, 15, rue des Juifs, Strasbourg

n° de l'éditeur : 21.268 - Dépôt légal : 4è trim. 1956

 

 

JEANNE D'ARC ET LA FIN DE LA GUERRE DE CENT-ANS

 

Le relèvement de la France

 

1. Jeanne d'ARC -La France devait être sauvée par une jeune fille de dix-sept ans, Jeanne d'Arc.

C'était une paysanne de Domrémy, en Lorraine, qui pensait avoir été choisie par Dieu pour "bouter l'ennemi hors de France."

Elle a vu de près les malheurs de la guerre et son coeur en a été ému. Elle va trouver le commandant de la place de Vaucouleurs et lui demande une escorte pour se rendre auprès du roi. Elle obtient de lui six soldats, et avec eux, traverse cent cinquante lieues de pays infesté d'ennemis. Par miracle, elle parvient près du roi à Chinon; elle le reconnaît sans jamais l'avoir vu; elle lui redonne confiance.

 

Elle le décide à lui donner une armée pour délivrer Orléans, assiégée par les Anglais. Blessée devant la ville d'une flèche qui lui traverse l'épaule, elle retourne au combat, dès qu'on l'a pansée avec "de l'huile et du lard". Les Anglais lèvent le siège en Jeanne entre victorieusement à Orléans en 1429, au milieu des acclamations de la population.

 

Orléans délivrée, elle conduit le roi à Reims pour le faire sacrer. Pendant la cérémonie, elle se tient debout auprès du roi, son oriflamme à la main, disant que "cet oriflamme pouvait bien être à l'honneur puisqu'il avait été à la peine". Après le sacre, Charles VII apparaît aux yeux de tous comme le vrai roi ; il n'est plus "le roi de Bourges" : il est le roi de France.

 

Jeanne essaie de prendre Paris, mais doit abandonner le siège après avoir été blessée à l'attaque de la porte St. Honoré. L'année suivante, en 1430, alors qu'elle défendait Compiègne, assiégée par les Bourguignons, alliés aux Anglais, elle est faite prisonnière et vendue aux Anglais.

 

Accusée de sorcellerie au cours d'un long procès, elle se défend en répétant inlassablement qu'elle a été envoyée par Dieu pour sauver le royaume. Mais elle est condamnée et brûlée vive à Rouen, le 30 mai 1431.

 

Telle est la merveilleuse et trop courte histoire de Jeanne qui, en deux ans - de 1429 à 1431 - a redonné courage aux Français et fait naître en eux un sentiment nouveau : l'amour de la patrie.

 

2. Fin de la Guerre de Cent Ans - Après le supplice de Jeanne, la guerre avec les Anglais dure encore 20 ans; mais les choses sont bien changées. Servi par de sages conseillers, Charles VII, qui s'est réconcilié avec les Bourguignons, peut rentrer dans sa capitale, Paris.

Il réussit à constituer une bonne armée. La cavalerie est formée de troupes permanentes, les Compagnies d'ordonnance, et l'infanterie par des Francs Archers, qui s'entraînent chez eux et sont appelés sous les armes suivant les besoins.

 

Des canons, montés sur des chariots, forment la première artillerie de campagne. Grâce à cette armée, le roi remporte deux victoires qui libèrent la Normandie et la Guyenne, et en 1453, les Anglais ne possèdent plus en France que Calais. Durant les vingt années qui suivent la mort de Jeanne d'Arc, le royaume se restaure.

 

3. Jacques COEUR - Jacques Coeur était un bourgeois de Bourges, un grand commerçant dont les vaisseaux faisaient un commerce florissant avec l'Orient. Il devient le "grand argentier" du roi, c'est-à-dire son ministre des finances et son banquier.

Mais l'étonnante réussite de Jacques Coeur excite la jalousie. Le roi se détache de lui et confisque ses biens. Jacques Coeur dut s'expatrier en Orient où il mourut.

 

4. Conclusion - Au début du règne de Charles VII, un évêque écrivait : "Tout va à destruction et désolation, même à finale perdition". Et à la mort du roi, en 1461, la France restaurée était prête à jouer un grand rôle dans les affaires européennes.

 

Résumé

 

 

La France fut sauvée par Jeanne d'Arc. Elle délivra Orléans et fit sacrer Charles VII à Reims.

Faite prisonnière à Compiègne, elle fut condamnée à être brûlée vive à Rouen en 1431.

Elle avait délivré la France et fait naître au coeur des Français l'amour de la patrie.

A la fin de la guerre de Cent ans, les Anglais ne possédaient plus en France que la ville de Calais.

 

EXERCICES

 

1. Rappelez la situation de la France après le traité de Troyes. - 2. Racontez l'histoire de Jeanne jusqu'à Orléans. - 3. Quelle importance avait le sacre du roi à Reims ? - 4. Résumez la suite de l'histoire de Jeanne jusqu'à Rouen. - 5. Quand et comment finit la guerre de Cent ans ? - 6. Que savez-vous de Jacques Coeur ?

 

Voilà la page de notre livre d'histoire qui nous racontait, vraiment succinctement, l'épopée de Jehanne et son impact sur l'histoire de notre pays.

 

Natif d'Orléans, mes camarades et moi-même en savions un peu plus ! Habitant de plus à quelques dizaines de mètres du théâtre des évènements du siège d'Orléans, participant chaque année "aux Fêtes de Jeanne d'Arc", au 8 mai, Jehanne ne nous était pas indifférente.

 

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Essai de récit sur le début de la vie de Jehanne

Publié le 01/02/2010 à 14:35 par jehannedarc
Essai de récit sur le début de la vie de Jehanne

L'église de Domrémy

 

ESSAI DE RECIT SUR LE DEBUT DE LA VIE DE JEHANNE

 

Le baptême de Jehanne


  • Monsieur le curé, vous venez naturellement jusqu'à la maison, partager avec nous ce repas de baptême.
  • Tu es gentille, Zabillet, et je me joindrai à vous avec grand plaisir !

 

En ce début de l'année 1408, au village de Domrémy, en Lorraine, l'abbé Jehan MINET, curé de l'église vouée à Saint-Rémy, vient de baptiser une petite fille prénommée Jehanne. C'est encore un tout petit bébé.

La famille part vers la maison, située à quelques mètres, et monsieur le curé range son étole et les objets qui ont servi à la célébration, congédiant les deux garnements qui ont servi d'enfants de choeur, leur lançant :

 

  • Il y aura aussi des gâteaux pour vous. Partez, je vous y rejoindrai!

 

Ils ne se font pas prier et partent en courant.

Le bedeau qui avait sonné les cloches pour l'évènement attend monsieur le curé, l'aidant afin d'aller plus vite. L'église de pierre est petite, mais solide et assez spacieuse pour recevoir la quasi totalité de la population qui se rend à la messe et aux divers services religieux. C'est un édifice important pour les gens d'ici. Pour le culte, bien sûr, mais aussi comme abri éventuel lors des razzias des hommes de guerre.

 

Les cloches y rythment la vie, sonnant pour la messe, les vêpres, les mâtines et les complies, mais aussi pour les baptêmes, les mariages et les enterrements. Ce sont elles également qui préviennent de la grêle, du feu, de la foudre, et pour signaler les soldats, et, plus souvent encore, les hordes de pillards qui écument fréquemment le pays, ravageant, dévastant, violant et semant dépossessions, famine, tristesse et meurtres lors de leurs incursions. Il n'empêche que la vie de tous les jours y conserve ses droits, et surtout les évènements comme ce baptême.

 

La famille et les invités atteignent la maison. Il y a là l'entourage habituel des d'ARC.

Jehan MOREAU, un laboureur de Domrémy, qui est parrain de Jehanne, un jeune homme d'environ 21 ans (à cette époque on ne connaît pas toujours exactement la date de sa naissance), Béatrice d'ESTELLIN, mariée à un autre laboureur du village, 31 ans, marraine de la petite fille, Jehanne ROYER, 21 ans, une autre marraine, selon l'usage du temps, qui a environ 11 ans, et épousera plus tard Tiercelin de VITEAU.

 

Puis Jacques d'ARC, le père de Jehanne, laboureur lui aussi, installé à Domrémy depuis l'an 1390 environ, venant de Ceffonds, âgé d'environ 35 ans. L'un de ses frères est là aussi, Nicolas d'ARC, avec sa femme, une autre Jehanne; également un autre de ses frères nommé Jehan d'ARC.

Les enfants de Jacques, frères et soeur de la petite Jehanne : Jacques, dit Jacquemin, environ 12 ans, Jehan, environ 6 ans, Catherine, dans les 4 ans, et enfin Pierre qui a un peu plus d'un an.

 

La maman, que l'on surnomme Zabillet, épouse de Jacques, se nomme en fait Isabelle de VOUTHON, car originaire de ce village situé dans la région. Elle a enciron 30 ans. Plus tard, on la surnommera "Romée" à cause d'un pélerinage qu'elle entreprendra.

Certains membres de la famille sont là, eux aussi : Jehan de VOUTHON, frère d'Isabelle, marié depuis 1405 avec Marguerite COLNEL, puis sa soeur, Aveline, fiancée avec Jehan Le VAUSEUL (ou Le VOYSEUL) qu'elle épousera en 1410, et également un autre frère d'Isabelle, Mengin de VOUTHON et son épouse, Guillemette. Egalement un cousin, Perrinet de VOUTHON, qui réside dans la région, à Sermaize, et exerce la profession de couvreur.

 

Les amis et les proches, comme les LASSOIS (ou LAXART) du village de Burey, famille de laboureurs, les DRAPPIER, dont le fils Perrin deviendra marguillier de Domrémy, les MUSNIER, SYONNE, JOYART, LEBUIN, WATERIN et TURLANT, de Domrémy, les GUILLEMETTE, de Greux, village frère de Domrémy, et puis encore les voisins dont les BIGET (ou BIZET), tous ces gens qu'on fréquente ou avec lesquels on partage la vie et le labeur quotidien.

D'autres cousins, sans doute, du côté du chef de famille, des d'ARC: Guillaume, Raoul et Yvon, qui seront dans les années suivantes des personnages importants, nous le verrons, comblés d'honneurs et de charges conséquentes.

 

Tous ces gens, suivis des enfants de choeur, de monsieur le curé et du bedeau, sont maintenant devant la maison de Jacques d'ARC, et Isabelle rassemble tous ses invités.

Pour tout ce monde, il fallait de la place, et l'on avait dressé dans la grange, contigüe à l'écurie, deux grandes tables en bois, disposées en L., sur lesquelles des draps étaient posés en guise de nappe.

Un petit lit de bois trône dans le fond, près du mur, pour y faire reposer le bébé, qui restait ainsi le personnage principal, et aussi pour qu'il soit tout près des femmes, afin qu'elles puissent intervenir si le besoin s'en faisait sentir.

 

La maison elle-même est en pierres, car Jacques est un notable du village, assez longue, mais basse. Elle est assez massive, avec seulement trois ou quatre fenêtres sur la façade. Le sol est dallé et tout y est simple. Il y a peu de meubles, juste le strict nécessaire : une grande table rustique en bois, des bancs, une maie et la huche dans laquelle on stocke le pain. Des coffres complètent l'aménagement, dans lesquels on range gamelles, vêtements et objets divers.

Les lits, sur lesquels sont disposés des paillasses et où l'on dort à deux ou trois, et puis la pièce principale, où se trouve la cheminée, avec son âtre où l'on cuisine et qui chauffe difficilement la maison, ses landiers de fer battu et la crémaillère.

 

Aux murs, des chevilles de bois et des râteliers pour suspendre les paniers et les vêtements de tous les jours, et quelques chandeliers afin de poser les bougies pour l'éclairage qui reste sommaire. Les murs sont noircis par la fumée. Au-dessus de l'entrée, un crucifix, avec le buis béni de la dernière fête des Rameaux. Devant la bâtisse, la cour, dont la terre est dure et poussièreuse l'été, pleine de boue et d'eau le restant de l'année, et dans laquelle errent et picorent les poules, puis quelques dépendances pour les animaux domestiques.

 

On pénètre dans la grange, et petit à petit, devisant gaiement, les invités prennent place, les parents, Jacques et Isabelle, s'assoient aux places d'honneur, entourés des parrains et des marraines de la nouvelle petite fille présentée aujourd'hui à Dieu qui régit toute la vie religieuse, importante en ces temps, mais aussi journalière.

 

Sur la table, les écuelles et les bols, les cuillères en bois, et les plats que l'on se passe les uns aux autres.

Le repas est simple : du porc et des volailles que l'on a cuits dans la grande cheminée, accompagnés de quelques raves (peu de légumes à l'époque). On mange avec les doigts et l'on s'essuie avec la nappe. Le tout est accompagné de vin clairet que Jacques se fait livrer. Du fromage, des noix, des pommes et des galettes confectionnées sur place.

 

Les convives devisent joyeusement, et tout le monde admire ce bébé, calme, dans son petit lit, étonné par toutes ces personnes, et légèrement craintif à cause du bruit des conversations animées. Les gens du village qui passent devant la maison félicitent les parents, et reçoivent généreusement de ces galettes fabriquées en grand nombre pour l'occasion.

 

C'est un jour calme, heureux, et, le soir venu, tout le monde rentre chez soi, content d'avoir participé à cette fête chez maître Jacques, une personnalité du village. Demain on va se lever tôt.

Les d'ARC réintègrent leur demeure. Les enfants, excités et fatigués, vont vite dormir, pendant à la nouvelle petite soeur arrivée au foyer. Un évènement important se termine. Isabelle et Jacques discutent encore un peu avant de s'endormir.

Cet enfant est le cinquième qu'ils vont élever. Mais quel enfant !!

Demain est un autre jour. On souffle les bougies et la maisonnée sombre dans le sommeil.

 

On révèle à Isabelle qui est Jehanne

 

Quelques jours plus tard, une femme met la dernière main à la préparation du maigre bagage qu'elle emmènera pour regagner Paris.

C'est Jehanne, la femme de Nicolas d'ARC, frère de Jacques. Son mari est déjà reparti à cheval, mais elle a tenu à rester quelques temps encore à Domrémy chez sa belle-soeur.

Elle est dame de compagnie dans l'entourage d'un personnage très important : Isabeau de Bavière, la reine, épouse de Charles le sixième du nom, un Valois, qui règne sur la France en ces temps bouleversés. Dans quelques heures, elle profitera du passage d'une caravane de marchands pour faire la route jusqu'à la capitale, dans un chariot.

 

  • Avant de partir, Zabillet, il faut que nous parlions. J'ai des choses importantes à te dire. Viens, marchons un peu.

 

Les deux femmes cheminent sur la route de terre, gelée par le froid, franchissent un fossé, et gagnent un pré derrière l'église.

Il y a une douzaine de jours, Jehanne avait quitté la cour de la reine pour arriver, dans la nuit du 6 janvier 1408 à Domrémy. Un froid terrible durant le voyage !

Accompagnée d'une escorte "royale", son arrivée n'était pas passée inaperçue. Des porteurs de flambeaux avaient jalonné le convoi (privilège réservé aux gens d'importance), et avaient à tel point éclairé le d'ARpetit village que des coqs avaient chanté ! Tout cela pour amener chez les d'ARC un bébé de deux mois que l'on n'attendait pas : la petite Jehanne qu'on venait de baptiser !

On savait pourtant qu'Isabelle n'était pas enceinte. Alors qui était donc cet enfant dont l'arrivée avait provoqué ce tapage nocturne ?

 

  • Zabillet, le messager que j'avait fait envoyer ne vous a pas tout dit ! Cette petite fille est maintenant à votre foyer, et tu pourvoieras à son éducation, je le sais, comme tu l'as promis. Tu recevras périodiquement de l'argent pour son entretien, et tu lui inculqueras les principes de la foi et de la religion, puisqu'elle est destinée à devenir religieuse Clarisse.
  • Bien sûr, Jehanne - lui répond Zabillet - ne t'inquiètes pas. D'ailleurs je l'aime déjà ce bébé... elle est si mignonne !
  • Oui, mais il est nécessaire que tu en saches plus sur ses origines. Ce n'est pas n'importe quel enfant, c'est une princesse.
  • Une princesse.... ?!
  • Elle est la fille de notre reine, Isabeau. Mais son père n'est pas le roi, c'est le duc Louis, son frère, avec lequel elle a entretenu une relation depuis quelques années. Il a été assassiné. Il y avait deux bébés : Jehanne et son frère, un garçon que l'on a appelé Philippe, mais qui est mort juste après avoir été ondoyé, et que l'on a inhumé à Saint-Denis. Pour des raisons d'état dynastiques et aussi de sécurité, il fallait donc, tu peux le comprendre, que l'on fasse disparaître la petite.

 

Zabillet en reste interloquée.

  • Un grand honneur, mais aussi une telle responsabilité... saurais-je y faire face ?
  • Je n'en doute pas - lui rétorque Jehanne - et la reine n'y sera pas indifférente.

 

Nous nous arrêterons là pour le moment ! Mais c'est peut-être ainsi que l'on pourrait raconter le début de la vie de cette petite fille, appelée à un destin bien particulier.

 

Nos instituteurs nous enseignaient peu de choses sur Jehanne. Il est vrai qu'il fallait condenser... l'Histoire de la France est si prolixte en évènements !

 

Dans l'article qui suit : "Jeanne d'ARC et la fin de la Guerre de Cent-Ans", extrait de nos livres d'histoire, dans les années 1950, nous verrons ce qu'il nous fallait retenir de Jehanne.

 

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