
Nom du blog :
jehannedarc
Description du blog :
Autour de Jehanne la Pucelle, dite "Jeanne d'Arc".
Articles et travaux divers.
Catégorie :
Blog Société
Date de création :
23.01.2010
Dernière mise à jour :
17.11.2025
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animaux annonce argent article belle bonne cadre cheval chevaux chez coeur création
Derniers commentairesprobablement quelqu'un de sa suite...
http://jehanne darc.centerblo g.net
Par jehannedarc, le 19.02.2018
pour laurie thinot. pardon pour le retard... à vous répondre. je n'ai pas connaissance à l'heure actuelle de c
Par jehannedarc, le 07.03.2017
très intéressant! nous y faisons même quelques découvertes!
merci de nous contacter sur le site des "secrets
Par webmestre, le 07.02.2016
bonsoir,
votre liste est impressionnant e ! je vous félicite !
auriez-vous connaissance d'un guillaume de
Par Thinot Laurie, le 23.06.2015
sait-on qui est thomas mitard à qui s'adresse la reine isabeau ?
Par Anonyme, le 04.11.2014
Jacques d'Arc, père de Jehanne.
Voici ce qu'en dit l'encyclopédie Wikipédia :
"Jacques d'Arc (Ceffonds, 1380 - 1431) est le père de Jeanne d'Arc.
Laboureur (ainsi désigne-t-on un propriétaire exploitant au Moyen Age) au village de Domrémy en Lorraine. Jacques d'ARC épouse Isabelle DEVOUTON, surnommée Isabelle Romée, en 1405. De cette union naissent Jeanne d'Arc, Catherine d'Arc, Jean d'Arc, Jacques d'Arc et Pierre d'Arc.
Dans les années d'enfance de Jeanne d'Arc, Jacques d'Arc est propriétaire d'une vingtaine d'hectares de terres : douze hectares de prés, quatre hectares de terres arables et quatre hectares de bois. Il est également propriétaire de sa maison et des dépendances.
Comptant parmi les notables de Domrémy, il occupe le poste de doyen, lui conférant le pouvoir de collecter les impôts et d'organiser la défense du village. Il signe avec d'autres notables locaux plusieurs actes essentiels pour les habitants du village."
(Wikipédia)
Donc, notable de ce village, Jacques d'ARC le représente en plusieurs circonstances. C'est l'une d'elle, lors d'un procès, que nous montre la transcription du document suivant :
Litige opposant les habitants de Greux et de Domrémy
au seigneur de Commercy, dans lequel figure Jacques d'ARC.
Lettre du 31 mars 1427
"Nous, Wichart Martin, de Toul, et Joffroy, dit Lemoyne, de Verrières, faisons savoir à tous que, comme raison de ce que Guiot Poingnant, de Montigny-le-Roy, avoit faict, par ses lettres ouvertes, plusieurs requestes à noble homme, messire Henry d'Ogévillers, chevalier, et aussy aux manans et habitans de Greux et de Domprémy-sur-Meuse, ses hommes et subgiez, pour cause et raison de ce qu'il disoit et maintenoit, que environ l'an mil IIIJc et XXIIJ (1423) derrans passé, il avoit rapplégié (cautionné) les habitans desdictes villes, à leur prière et requeste, envers mon Damisoul (Damoiseau) de Commarcy (Commercy) de la somme de unze vins escus d'or et promis de l'en desdommagier et rendre toutes perdes et dommages.
http://www.france-pittoresque.com/lieux/img/9.gif
La maison de Jehanne à Domrémy
Le propre témoignage de Jehanne lors de son procès permet de confirmer la situation géographique de sa maison dans le village, séparée de l'église par le jardin de la maison :
"Et cette voix vint quasi à l'heure de midi, dans le jardin de son père, et ladite Jehanne n'avait pas jeûné le jour précédent. Elle entendit la voix sur le côté droit, vers l'église, et rarement elle l'entend sans qu'il y ait une clarté."
(Condamnation - t.II, p.46)
Hormis le fait qu'elle possédait un jardin, on ne sait pas grand chose sur l'aspect de la maison du vivant de Jehanne. On sait seulement qu'à la fin du Moyen-Age, la façade de la maison était décorée de peintures murales - datant au plus tôt de 1481 - illustrant l'épopée de l'héroïne.
C'est Michel de MONTAIGNE qui nous laisse ce témoignage, datant de 1580 :
"(Nous) passâmes le long de la rivière de Meuse dans un village nommé Domremy-sur-Meuse, à trois lieues dudit Vaucouleurs d'où estoit native cette fameuse pucelle d'Orléans qui se nommait Jane DAY ou DALLIS. Ses descendants furent anoblis par faveur du roi, et nous montrèrent les armes que le roi leur donna, qui sont d'azur à une espée droite couronnée et poignée d'or au costé de ladite espée; de quoy un receveur de Vaucouleurs donna un escusson peint à M. de CASELIS. Le devant de la maisonnette où elle naquit est toute peinte de ses gestes; mais l'aage en a fort corrompu la peinture. Il y a aussi un arbre le long d'une vigne qu'on nomme l'arbre de la Pucelle, qui n'a nulle autre chose à remarquer."
(Rigolot F.Ed. - "Journal de voyage de Michel de Montaigne" - Paris - 1992)
Il ne reste plus aucune trace de ces peintures. La façade de l'actuelle maison est située sur le pignon et sa surface au sol ressemble plutôt à un grossier carré; on ne retrouve plus le plan des travées parallèles typiques des maisons lorraines. Il faut en conclure que les nombreuses modifications qu'elle a subie, surtour après 1820, ont complètement bouleversé sa structure initiale.
Les premières transformations importantes furent apportées en 1841, probablement par Claude du LYS, arrière-petit-neveu de Jeanne d'ARC et seigneur de Domrémy, dont le blason, accompagné de celui de son épouse Nicole THIESSELIN, orne le tympan de la porte actuelle de la maison.
C'est à ce moment que la moitié orientale de la maison fut construite, le mur pignon devenant la façade principale. Ces modifications correspondent à un changement de condition sociale des membres de la famille de Jeanne d'ARC, qui commencent à vivre noblement comme en témoigne une enquête de 1476.
(Bouteiller (E.de) et Braux (G.de), "Nouvelles recherches sur la famille de Jeanne d'Arc, enquêtes inédites", Paris - 1879 - p. 1-46.)
"Jeanne d'Arc, mythes et réalités" - O. Bouzy - Orléans - 1999.
Ouvrons ici une petite parenthèse en ce qui concerne la maison où fut élevée Jehanne. L'un des descendants de cette famille, qui en était propriétaire, voulut la vendre à un étranger. Il y renonça pour la céder à l'Etat français, pour qu'ainsi elle restat dans notre patrimoine historique.
Voici ce que proposa alors un habitant d'Orléans, dans une lettre adressée au maire de cette ville qui devait à Jehanne sa délivrance en 1429 :
Lettre de Monsieur de LONGUEVE au Maire de la ville d'Orléans :
"Paris, rue de Grenelle n° 35, Fg. St. Germain 29 juillet 1818.
Monsieur le Maire,
Je ne sais si vous avez lu dans les journaux un fait qui ne peut manquer de produire sur les habitants d'Orléans une vive et touchante impression.
Un habitant de Domrémy, que ses compatriotes reconnaissant issu de la même famille que Jeanne d'ARC, avait reçu dans l'héritage de ses pères et conservé jusqu'ici la chaumière ou naquit notre libératrice.
Très récement un étranger lui a offert de cette maison un prix de plus de 6.000 francs pour se procurer la satisfaction de la détruire.
Nicolas Gérardin, c'est le nom de ce bon français, a regardé cette proposition comme un outrage. Il a rejeté l'or contre lequel on voulait lui faire échanger son honneur.
Le Conseil général du département des Vosges se trouvait en ce moment assemblé, justement effrayé d'une tentative de ce genre, et jaloux de conserver à la France l'humble asile qui doit lui être cher à jamais. Il a chargé deux de ses membres d'aller sur le champ en demander la cession à son digne propriétaire, pour en faire la propriété du département.
Cet homme aussi désintéressé lorsqu'il s'est agit de se montrer bon citoyen et parent de Jeanne d'Arc, qu'il avait été insensible lorsqu'on le provoquait à méconnaître ce double titre de gloire, a cédé aussitôt pour la modique somme de 2.500 francs, ce dont il n'avait tenu qu'à lui d'obtenir trois fois davantage.
Il n'y a mis qu'une seule condition qui l'honore, celle d'être préposé à la garde de la propriété, devenue monument national, mais il a stipulé qu'il ne voulait de cette fonction qu'aussi longtemps qu'il s'en montrerait digne.
La cession et l'acquisition viennent d'être autorisés sur l'avis du Ministre de l'Intérieur par ordonnance royale du 24 de ce mois. Je me permets de penser que la ville d'Orléans, dont la gloire de Jeanne d'Arc et le patriotisme ne scaurait rester spectatrice indifférence de cet acte de dévouement et de patriotisme, et qu'elle s'empressera de donner à l'homme respectable qui vient de se signaler ainsi, un témoignage public d'admiration et de gratitude.
Je ...(un mot illisible)de vous donner à cet égard une impulsion qui sera certainement accueillie. Il serait, je crois, inconvenant d'offrir à Gérardin une indemnité pécuniaire qui pourrait l'humilier en lui ôtant le mérite de son noble désintéressement, mais il me semble qu'une délibération du Conseil municipal devrait arrêter qu'une lettre de félicitation conçue dans les termes les plus honorables, lui serait adressée par vous à son nom, et qu'il y serait joint une des médailles de Jeanne d'Arc frappées lors de la restauration de sa statue, ainsi qu'une expédition de la délibération en vertu duquelle(sic)cette lettre serait faite.
Qu'une autre lettre devrait de même être adressée au Conseil général du département des Vosges, par l'entremise du sous-Préfet de ce département avec lequel elle lui serait commune, et qui serait invité à la lui présenter à la première réunion.
Je ne sais si le coin de la médaille est resté à Orléans ou s'il a été déposé ici à la monnaye des médailles. Dans le premier cas, il faudrait l'y faire remettre momentanément. Et dans l'un comme dans l'autre, je me chargerais avec empressement de suivre cette opération.
Je ferais substituer l'effigie du roi au revers de cette médaille, à la place de celle qui s'y trouve.
Je me chargerais aussi d'obtenir l'autorisation du roi qui, d'après l'ordonnance du 10 juillet 1816, est nécessaire en pareil cas.
Je prend la liberté de vous soumettre un projet des deux lettres, et de la délibération à prendre. Je désire qu'il remplisse vos voeux et celles du Conseil municipal.
Je suis avec un dévouement respectueux,
Monsieur le Maire,
Votre très humble et
obéissant serviteur.
Henry de Longueve
ps : Je vous demande un mot de réponse pour scavoir ce qui aura été décidé. Je pense qu'il ne faut pas retarder ce qu'on jugera convenable de faire. C'est du surplus une chose aussi simple qu'elle sera honorable."
Lettre de M. de Longueve, en date du 29 juillet 1818, au sujet de la maison de Jeanne d'Arc à Domrémy. Médiathèque Orléans - MS 515-17 - 19ème siècle - papier - 3 pages - 235 sur 188 millim. - Autographe.
Et c'est ainsi que la maison resta dans le patrimoine français, entretenue par l'Etat ainsi qu'on peut encore la voir de nos jours à Domrémy.
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http://www.viamichelin.fr/web/Cartes-plans/Carte_plan-Domremy_la_Pucelle-88630-Vosges-France
La vie à Domrémy au 15ème siècle
Comment vivait-on au village à cette époque ?
Que faisait Jehanne de ses journées ?
Le ménage d'ARCn'est pas bien riche, bien que Jacques y soit un notable.
Ils vivaient du produit d'un "gagnage", terre affermée ou possédée (on ne sait pas) qu'ils cultivaient pour le lin, le froment, le colza, les légumes (sans grande variété de ce temps).
Quelques têtes de bétail. On bat le chanvre, file la laine et l'étoupe; on pétrit son pain qu'on porte cuire au four banal. Les repas sont frugaux.
L'habillement est simple et propre, mais constamment rapetassé.
Dans le village, petites jalousies, petites querelles, petites intrigues... mais on s'y connaissait de réputation, on s'y aimait, se faisant confiance.
Certains situent la naissance de Jehanne au 6 février 1412. Les d'ARC ont élevé 5 enfants.
Jehanne fut baptisée par Jehan MINET (*), curé de l'église vouée à Saint-Rémy. Parrains, marraines, compères et commères y furent conviés; on sait le nom de quelques-unes : sa tante, épouse de Nicolas d'ARC, Jehannette THIESSELIN, de Vittel, femme d'un clerc de Neufchâteau, Béatrix Félicité, épouse du laboureur ESTELIN, une de ses marraines, et "la femme AUBRI", une autre marraine (Béatrix sera au moins octogénaire), Bertrand de La CLOPPE, aussi, qui sera nonagénaire.
Jehanne, comme tous les jeunes du village, aide aux travaux : elle sarcle, moissonne, fâne, bêche, récolte et s'emploie au labour. Elle mène au pâtis indivis, à son tour, les troupeaux du village. Jacques d'ARC avait chevaux, vaches, boeufs et moutons, un porc ou deux, sans doute aussi. Jehanne les faisait manger, les surveillait, les pansait.
Après le travail, le dimanche, Jehanne retrouvait ses amis : Simonin MUSNIER, Hauviette SYDNA, Mengette SOYART ou Isabelle d'EPINAL, qui était sensiblement du même âge qu'elle. Jehanne dormait parfois chez Hauviette.
On visitait parfois des cousins à Vouthon (village d'origine de sa mère) et au Petit-Burey, dont Durant LAXART (ou LASSOIS), gendre d'une soeur d'Isabelle, en qui Jehanneavait confiance. Aussi à Sermaize où il y avait également de la famille.
Le soir, on écoutait les vieux; des veillées étaient organisées chez l'un ou l'autre, pour économiser le bois de chauffage et les chandelles.
Notre-Père, Je vous salue Marie, Je crois en Dieu... les principes religieux et moraux sont très importants.
(*) Le successeur du curé MINET sera Guillaume FRONTEAU.
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Image : www.bibliopax.com/imageshist/paysan3.gif
Les habitants de Domrémy
Au temps de Jehanne, Domrémy compte entre 225 et 250 habitants environ, soit à peu près 25 feux de 8 à 10 personnes. La vie s'articule autour de l'église.
Quels sont les gens qu'on y rencontre ?
Quelques-uns des habitants furent requis lors de l'instruction du Procès de Réhabilitation (ou de Nullité) de Jehanne la Pucelle, en 1456, en proportion d'un témoin par feu en moyenne.
Les 21 témoins de 1456 :
Renseignements sur certains de ces témoins :
Jehan MOEN -12 ans à la naissance de Jehanne; meurt après 56 ans. Sa maison était voisine de celle des d'ARC. Du seuil de la maison, direction de Neufchâteau, à mi-hauteur d'une colline aux pentes raides, distante d'un peu moins de deux kilomètres, était un bois touffu, planté de chênes, qu'on nommait pour cette raison "le Bois Chenu" (de nos jours défriché en sans chênes). A l'orée de ce bois, un grand, gros et vieil arbre, nommé "Arbre des Dames" et/ou "Arbre des Fées".
Bertrand LACLOPPE - Couvreur de toits à Domrémy, parlant de cet arbre, précise qu'il s'agit "d'un hêtre très courbe". On y trouvait le "Mai" ou "beau Mai", terme populaire pour désigner tout élément végétal (une branche, un rameau, un bouquet) que la jeunesse masculine du village allait cueillir dans la nuit du 1er mai, pour le planter sur la place du village, afin d'honorer les jeunes filles à marier. Fête attestée en particulier en Lorraine depuis le 13ème siècle. Jehanne désigne sans doute par le "Mai" les feuillages de l'Arbre aux Dames, ce hêtre que l'on utilisait pour cette fête populaire. Les jeunes filles dansaient et s'amusaient près de cet arbre et tressaient des guirlandes de feuillage et de fleurs.
Près de cet arbre, une source, réputée bonne pour la santé ou la guérison. Jehanne avait entendu dire par Jehanne, épouse du "maire AUBERY", (intendant rural représentant le seigneur de Bourlemont), et qui était l'une de ses marraines, qu'elle y avait vu "les Dames Fées."
Béatrice, veuve d'ESTELLIN - ESTELLIN était un laboureur de Domrémy. Béatrice avait 36 ans à la naissance de Jehanne, et mourut à plus de 80. C'était une autre marraine de Jehanne.
Jehannette LE ROYER - Femme de Thévenin. Elle a environ 26 ans à la naissance de Jehanne, et meurt à plus de 70. Une autre des marraines de Jehanne. Thévenin, son mari, a le même âge et meurt aussi à plus de 70 ans.
Jehannette, veuve de Thiesselin de VITTEL - Elle habite Neufchâteau au moment du Procès de Nullité. Elle a 16 ans à la naissance de Jehanne, et meurt après 60 ans. Elle a dit que Jehanne ne s'adonnait pas à la danse, et qu'elle ne jurait pas, à l'exception de "sans faute" !
Jaquier de SAINT-AMANT - Laboureur à Domrémy. 16 ans à la naissance de Jehanne. Meurt à plus de 60 ans. Jehanne venait parfois dans sa maison pour y filer avec sa fille.
Jehan MOREL - 26 ans à la naissance de Jehanne, et son parrain. Il meurt après 70 ans. Laboureur, et sans doute ami de Jacques d'ARC. Il est né à Greux.
Les âges de certains de ces témoins lors de l'interrogatoire de 1456 :
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La maison de Jehanne à Domrémy
Image : Wikipédia
LE VILLAGE DE DOMREMY, EN LORRAINE
A Domrémy et aux alentours, il se passait des choses que Jehanne a dû connaître. Voici quelques évènements qui durent rester dans sa mémoire, qu'elle a connu ou dont elle a entendu parler :
Les évènements de l'époque
Mengette, grande amie de Jehanne, et "sa cousine" (fille de Jehan de VOUTHON, frère d'Isabelle "Romée", "mère" de Jehanne) est mariée depuis deux ans à Collot TURLANT; La Hire, terrible soldat de Gascogne qui guerroye pour le Dauphin, est donc venu régler ses comptes avec le duc de Lorraine, dans le Barrois, à coups d'épée. Il se retranche à Sermaize, dont l'église est fortifiée, pressé par le gouverneur du Barrois qui l'y tient assiégé avec de l'artillerie et un corps de 200 chevaux. Le pauvre Collot TURLANT, atteint par un coup de bombarde tiré par les Lorrains, y meurt.
Jacques d'ARC, à Domrémy, est le doyen de la communauté. Le recouvrement des impôts, le soin de la police et du guet, chef des archers, la garde des prisonniers, et l'application des ordonnances l'informent de beaucoup de choses qui restent secrètes au plus grand nombre. "Jehannette" doit voir, écouter, observer...
Jacques d'Arca reçu la visite des émissaires du "damoiseau de Commercy", qui offre alors de protéger le village, et il demande 220 écus d'or par année, que Jacques doit collecter et verser avant la "Saint-Martin d'hiver", sinon : otages, pillages... feu au village.
Pendant ce temps, le Dauphin négocie des engagements de mercenaires avec l'Italie, et aussi l'Ecosse et l'Espagne. On citait même des chiffres : 1.500 Italiens, autant d'Espagnols, 5.000 Ecossais, et le "royaume de Bourges" fournirait bien encore 5 ou 6.000 Français.
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Intéressons-nous au village de Domrémy, lieu où Jehanne a été élevée et où elle a passé tout son temps jusqu'à son départ vers le roi, vers son destin.
Elle y vécut sans doute la meilleure partie de son existence, partageant son temps entre les travaux des champs, l'aide au ménage, les jeux avec ses amis, tout cela entrecoupé d'une pratique religieuse intense :
Le village de Domrémy
Il y a 40 à 50 feux; un hameau dans la vallée de la Meuse, entre duché de Lorraine et duché de Bar, dépendant du seul fief de la couronne française : la châtellenie de Vaucouleurs, apportée en mariage par l'héritière de Champagne et de Navarre à Philippe le Bel. Charles V le Sage la déclare unie pour toujours au domaine royal.
La limite méridionale de la châtellenie coupait en deux parts le village, en suivant le ruisseau des Trois-Fontaines (car alimenté par trois sources). Petit cours d'eau fluet (on le sautait d'un pas, et le pont devant l'église était fait d'une dalle), qui se jetait dans la Meuse.
La partie du village qui regardait au midi (environ 30 feux) était de Barrois, l'autre, au septentrion, était de France, et strictement royale. La maison de Jehanne était "la première de France."
La maison est assez longue, basse, massive et obscure. Une ou deux fenêtres en façade. Le sol nu est de terre battue. Les meubles du moyen-âge sont rudimentaires : table rustique, escabeaux, la maie, les coffres et la huche.
Dans l'âtre : les landiers de fer battu, la crémaillère. Aux parois : grossières chevilles, râtelier pour les paniers, deux ou trois chandeliers de bois. Les murs sont noircis par la fumée et la suie. Un crucifix naïf dans l'embrasure, couronné par le buis béni des Rameaux.
Devant la porte, une aire poussièreuse l'été, fangeuse en toute autre saison, souillée du purin qui stagne. Des poules qui picorent. A côté, des dépendances pour les animaux domestiques. Derrière la maison, jouxtant l'église, le courtil touche au cimetière.
A l'église, des cloches sonnent les messes, vêpres, matines et complies, mais aussi les baptêmes, les mariages et les enterrements. Elles préviennent aussi pour la grêle, le feu, la foudre ou les bandes armées, par petits détachements armés, amis mais le plus souvent ennemis, dont la venue signifiait parfois dépossession et famine pour les malheureux laboureurs.
On pense qu'Isabelle avait apporté cette maison en douaire à son mari, à leurs épousailles, au début du 15ème siècle.
Mais la grande voie romaine la longe. Filant, tricotant ou cousant, les femmes voyaient passer la vie du monde : les courriers du duc de Bourgogne, du roi, de l'empereur, les marchands et les émissaires qui se rendaient de Flandres en Bourgogne, en Savoie, en Italie; les messagers des papes, les clercs et les laïcs que les conciles interminables, les assemblées toujours renouvelées suscitées par le Grand Schisme, détachaient d'Avignon, de Rome, de Bâle, de Constance, en quête d'informations. Les voyageurs, les marchands et colporteurs aussi.
La Meuse est là, tous près, avec ses bouleaux, osiers, trembles, aulnes, noisetiers, hêtres et peupliers. Dans les bois et sur les pentes, chênes et châtaigniers.
A côté, les villages de Greux et Maxey; un peu plus loin, les deux Burey (le Petit et le Grand) et à cinq lieues Vaucouleurs.
A une demi-lieue du village, se trouve "la Fontaine aux Bonnes Fées", où les fiévreur y buvaient pour recouvrer la santé, placée au-dessus de la route de Neufchâteau, et à l'orée du "Bois Chenu" que Jehanne apercevait de la maison.
Près de la fontaine s'élevait le "Beau Mai" ou "Arbre des Dames" (déjà centenaire au temps de Jehanne) et qui était d'une forme rare pour un hêtre, car ses branches formaient un dôme arrondi et pendaient jusqu'à terre. On le vénérait.
Jehanne habitait en France, car la maison était au-delà du ruisseau qui formait la frontière entre la châtellenie de Vaucouleurs et celle de Bourlemont dont dépendait le midi du village.
Le dimanche de Laetare, au printemps, les jeunes gens de Domrémy allaient au "Beau Mai" pour y "faire leurs fontaines". On buvait à la fontaine, et on mangeait des galettes ou petits pains, des nois ou des pommes d'hiver, peut-être un fromage sec ou autres menus friandises. On dansait au son de flûtes rustiques. On cueillait des fleurs que l'on tressait pour faire des guirlandes qu'on attachait aux rameaux, ou encore des couronnes qu'on rapportait parfois au village, à la maison, ou avec lesquelles on décorait l'église.
Jehanne aurait dû "faire ses fontaines" avec la jeunesse de Greux à la chapelle de Notre-Dame de Bermont, mais elle préférait accompagner Hauviette et Mengette, sans doute serves de Bourlémont, qui "faisaient leurs fontaines" au "Beau Mai".
A quelques lieues au sud, commençait le duché de Bourgogne, explication des fréquentes incursions dévastatrices des troupes Bourguignonnes dans la région. Le duché de Lorraine ne nous sera rattaché qu'au 18ème siècle.
Villes plus importantes non loin de Domrémy
Vaucouleurs
Châtellenie royale du bailliage de Chaumont, 19 kilomètres au nord de Domrémy.
Imposant château dont il ne reste que des vestiges.
Capitaine : Robert de BAUDRICOURT, fils du Lorrain Liébaud, chambellan du duc de Bar (c'est-à-dire de René d'Anjou, futur beau-frère de Charles VII) et d'une Champenoise, dame Marguerite d'AUNOY. En 1477, il deviendra bailli de Chaumont, puis chambellan du duc René d'Anjou.
Son fils, Jehan de BAUDRICOURT, servira Louis XI et Charles VIII. Le premier le choisira comme gouverneur de la Bourgogne en 1480, le second le nommera Maréchal de France en 1488.
La ville de Vaucouleurs était aussi une cité commerçante, avec un port sur la Meuse, à un kilomètre de ses murailles, par où transitaient les marchandises en provenance de la Bourgogne vers Chaumont et vers les villes de l'Empire. Jehan d'ARC, frère de Jehanne, y sera prévôt de 1455 à 1469.
Neufchâteau
A deux heures de marche de Domrémy, au confluent de la Meuse et du Mouzon.
Cité de transit. Commerce des vins de Champagne et de Bourgogne qu'on exportait jusqu'en Flandres, et aussi des produits de laiterie.
Les habitants confiaient aux habitants de Domrémy leurs bestiaux à nourrir durant la belle saison. Le roi de France y comptait de fidèles sujets.
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