
Nom du blog :
jehannedarc
Description du blog :
Autour de Jehanne la Pucelle, dite "Jeanne d'Arc".
Articles et travaux divers.
Catégorie :
Blog Société
Date de création :
23.01.2010
Dernière mise à jour :
17.11.2025
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Derniers commentairesprobablement quelqu'un de sa suite...
http://jehanne darc.centerblo g.net
Par jehannedarc, le 19.02.2018
pour laurie thinot. pardon pour le retard... à vous répondre. je n'ai pas connaissance à l'heure actuelle de c
Par jehannedarc, le 07.03.2017
très intéressant! nous y faisons même quelques découvertes!
merci de nous contacter sur le site des "secrets
Par webmestre, le 07.02.2016
bonsoir,
votre liste est impressionnant e ! je vous félicite !
auriez-vous connaissance d'un guillaume de
Par Thinot Laurie, le 23.06.2015
sait-on qui est thomas mitard à qui s'adresse la reine isabeau ?
Par Anonyme, le 04.11.2014
lescompagnonsduloup.forumactif.com/
Un exécuteur de la haute justice du roy au moyen-âge
Geoffroy THERAGE, le bourreau de Jehanne la Pucelle
La torture, la peine de mort sont interdites en France, et c'est très bien !
Il n'en était pas de même au moyen-âge, et la justice, à l'époque, ne faisait pas dans la dentelle... Nous allons en avoir un exemple dans ce qui suit.
Bien évidemment, il faut se replonger dans le contexte de cette période, où les habitudes, les moeurs, la manière de voir les choses étaient différents. L'anachronisme est la pire des choses lorsqu'on se plonge dans l'histoire.
Le personnage que nous allons évoquer passerait de nos jours pour un personnage sanguinaire et sans pitié... un monstre ! Pour ce temps, il faisait partie du système, et personne n'avait rien à y redire ni à s'en plaindre. Une curiosité morbide poussait même les gens à assister à ces exécutions.
L'exécuteur (ou le "persécuteur", nom bien choisi !) de la haute justice du roi... c'est le bourreau ! Celui dont nous allons parler se distingue, parmi les autres, par le fait que c'est lui qui fera subir à Jehanne la Pucelle son martyre. Autrement, il n'était certainement pas différents de ses collègues.
Il se nommait Geoffroy THERAGE, et son nom, pour le motif ci-dessus, restera dans l'histoire. Pendant au moins 25 ans, il semble que ce ne soit que lui qui soit le bourreau officiel, l'exécuteur des hautes oeuvres patenté, comme son titre l'indique : "maistre persécuteur des haultes oeuvres du Roy", au bailliage de Rouen.
De nombreuses quittances conservées à la Bibliothèque Nationale permettent de suivre son "travail" au long de ces années, de la première, le 6 août 1407, à la dernière, le 25 mars 1432, soit 25 années de "bons et loyaux services", sous Charles VII de France, puis sous les rois d'Angleterre Henry V et Henry VI ensuite.
De cette longue liste de quittances, nous pouvons en extraire quelques unes :
Puis, le 30 mai 1429, c'est lui qui brûle Jehanne.
Mais là, pour la Pucelle, il semble bien qu'il ait ressenti quelques remords. Etait-il sincère ? Jehanne, "embronchée" (cagoulée) fut amenée et il accomplit son travail. Puis, il déclara ensuite qu'il avait "grande compassion de la forme et cruelle manière" dont les Anglais faisaient mourir Jehanne, sur son haut échafaud, où "il ne la pouvoit bonnement ni facilement expédier ni atteindre à elle."
En effet, la coutume était, avant que le corps ne commençât à être touché par le feu, que le bourreau monte sur l'échafaud et étrangle le condamné. Geoffroy ne put faire cette besogne sur la condamnée. On rapporte aussi qu'il fut bouleversé du fait que le coeur, "nonobstant l'huile, le soufre et le charbon" soit demeuré intact parmi les flammes et les cendres.
Il se confie à un moine, frère Isembart, qui rapporta que, "incontinent après que l'exécution, le bourreau vint à moi et à mon compagnon, frère Martin Ladvenu, frappé et ému d'une merveilleuse repentance et terrible contrition, comme tout désespéré, craignant de ne savoir jamais impétrer pardon et indulgence envers Dieu de ce qu'il avait fait à cette sainte femme."
On a du mal à y croire ! Il est vrai que les Anglais craignaient Jehanne comme une sorcière, et les ouï-dire ainsi que la non combustion du coeur dut l'interpeller quelque peu. Mais il fera quand même son travail jusqu'au bout, et ira jeter le coeur dans la Seine.
Mais c'était son activité habituelle, celle qui le faisait vivre, et qui lui permettait de très bien gagner sa vie. De plus, il était habitué à son oeuvre de mort, la pratiquant depuis très longtemps. Par la hache, le feu, la pendaison, plusieurs centaines de personnes passèrent entre ses mains, non seulement des criminels, mais aussi des gens qui résistaient à l'occupation anglaise.
L'une des quittances nous révèle pratiquement le "modus operandi" utilisé par Thérage :
Mandement de paiement pour une exécution de justice à Rouen - Salaire du bourreau.
Rouen, le 20 mai 1428.
"Jehan SALVAIN, chevalier, bailly de Rouen et de Gisors, au Viconte de Rouen, ou à son lieutenant, salut.
Nous avons tauxé à Guieffroy Thérage, maistre exécuteur de la haulte justice du Roy, nostre sire, audit lieu de Rouen, pour sa paine et sallaire d'avoir traisné au bout d'une charrette, sur une claye, Pierres Le Bigourdais, natif de la Haye-Malherbe, depuis le prisons (sic) du Roy, nostredit sire, ou dit lieu de Rouen, jusques au Vieil Marchié, et audit lieu luy avoir couppé le poing, décapité et escartellé, et, d'icellui vieil Marchié, avoir mené en icelle charrette le corps d'icellui jusques à la justice, et audit lieu l'avoir pendu et mesmes assis la teste sur une lance, et pendu les quatre membres d'icellui, chascun à une vaulle (une voûte ?) à quatre portes de ladicte ville, qui à ce avoit esté condamné pour ses démérites.
C'est assavoir :
montent les parties dessus dictes la somme de quatre livres huit soulz tournois.
Sy vous mandons que, des deniers de vostre recepte, vous païez, bailliez et délivrez ladicte somme audit Geuffroy.
Et par rapportant ces présentes, avec quictance d'icellui Geuffroy, ce vous sera alloué en vos comptes et rabatu de vostre recepte, ainsi qu'il appartendra.
Donné à Rouen, le 20ème jour de may l'an 1428.
Signé : Dubusc."
(Bibl. Nat., MSS., vol.26.051, n° 889)
CQFD ! Qu'avait donc pu faire le pauvre Pierre Le Bigourdais pour mériter pareil traitement ?
On sait que Jehanne ne fut pas soumise à la "question" dont elle fut dispensée. Mais, dans la grosse tour du château de Rouen, ce n'est pas Thérage qui lui aurait infligée, le 9 mai 1431, mais Mauger Leparmentier qui était alors l'appariteur de l'Officialité, le tribunal religieux. Mais le 24 du même mois, il dut "pester" de perdre son temps. Près du cimetière de Saint-Ouen, il attendait avec un chariot que Jehanne lui fut livrée, mais la pseudo abjuration de cette dernière reporta à plus tard son exécution.
Dans la nuit du 29 au 30 mai, ce fut lui qui dut surveiller la construction du grand échafaud, une sorte de plateau de bois, rempli de fascines et de fagots, reposant sur un socle fait de pierres et de moellons. Beaucoup de monde assista au martyre de la Pucelle.
Ce qui est singulier, c'est le temps que dura la "mise en scène". Jehanne, revêtue d'une longue robe de grosse toile, arrive aux alentours de 9 heures, en même temps que les juges et les dignitaires anglais. Deux heures s'écoulent. Nicolas Midy prêche la condamnée; l'évêque Pierre Cauchon lit la sentence. Jehanne fait sa "regraciation", ses prières et lamentations. Tout cela est long... Un dignitaire interpelle : "prêtre, nous ferez-vous dîner ici ?"
Autre fait singulier : le bailli, Jehan SALVAIN, ne prononce pas la formule légale de condamnation, anomalie plutôt rare. Ce bailli, d'ailleurs, avait peut-être déjà vu Jehanne, ou du moins entendu parler, car ses troupes avaient participé au siège d'Orléans en 1429.
Enfin, Thérageattache Jehanne au poteau sur le bûcher, qu'il déclara d'ailleurs plus élevé qu'à l'habitude.
A onze heures seulement, il met le feu au bûcher. De temps en temps, il pousse et attise les flammes jusqu'à ce qu'il ne reste plus que quelques ossements calcinés, dans les cendres, et aussi.... le coeur, intact, qu'il ira dans l'après-midi, sous escorte anglaise, jeter dans la Seine.
Il continue néanmoins à pratiquer son métier. Il fit, si l'on peut dire, même pire en 1432.
A Beauvais, sous les ordres du maréchal de Boussac, les français se préparaient à assiéger Rouen pour reconquérir la cité. Une nuit, un détachement de 105 français s'introduisent subrepticement dans le château, pour le prendre, et en égorgent la garnison, sous le commandement d'un nommé Ricarville. Les anglais, en hâte, font venir des soldats des environs, pour prêter main-forte, et assiègent les français retranchés dans la tour.
Ricarville et ses compagnons vont les braver durant 17 jours, puis se rendent enfin, le 18 mars 1432, les canons étant venu à bout de leur résistance.
On prend les français, et on coupe aussitôt la tête à Ricarville, leur chef. Les autres sont livrés à Thérage, qui va tous les exécuter le même jour.
Il décapite, écartèle, pend les membres, "asseoid" les têtes sur des lances... 104 fois !! Un vrai massacre... une épouvantable tuerie !
A-t-il mit des gants, comme il l'avait fait aussi pour Pierre Le Bigourdais... ? Raffinement suprême !
Alors, peut-on croire qu'il ait ressenti de la compassion sincère et du repentir lorsqu'il brûla la Pucelle ?
Il est légitime d'en douter.
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