A propos de ce blog


Nom du blog :
jehannedarc
Description du blog :
Autour de Jehanne la Pucelle, dite "Jeanne d'Arc". Articles et travaux divers.
Catégorie :
Blog Société
Date de création :
23.01.2010
Dernière mise à jour :
17.11.2025

RSS

Rubriques

>> Toutes les rubriques <<
· Personnages (8)
· Les capitaines Français (11)
· Familles notables d'Orléans (1)
· Les Orléanais (4)
· Domrémy (5)
· Famille de Jehanne la Pucelle - A (8)
· Siège d'Orléans (7)
· Curiosités diverses (1)
· Famille de Jehanne la Pucelle - B (7)
· JEHANNE LA PUCELLE (4)

Navigation

Accueil
Gérer mon blog
Créer un blog
Livre d'or jehannedarc
Contactez-moi !
Faites passer mon Blog !

Articles les plus lus

· Orléans et les Orléanais au temps de Jehanne la Pucelle
· Un exécuteur de la haute justice du roy au moyen-âge.
· QUELQUES FAMILLES NOTABLES D'ORLEANS
· La reine Isabeau de Bavière, épouse de Charles VI
· Anecdotes Orléanaises de 1431 à 1458.

· Jamet du TILLAY
· Richart GREY, capitaine de Janville en 1428-1429
· ANECDOTE AMUSANTE SUR LES FEMMES VEUVES ET AUTRES PERSONNES
· Le village de Domrémy, en Lorraine
· La famille de Jehanne la Pucelle
· La vie à Domrémy au 15ème siècle
· Guillaume de RICARVILLE
· Ambroise de LORE
· Gilles de LAVAL, baron de RAIS
· Une journée au siège d'Orléans

Voir plus 

Statistiques 168 articles


Thèmes

animaux annonce argent article belle bonne cadre cheval chevaux chez coeur création

Derniers commentaires Recherche

Acte n°4

Acte n°4

Publié le 08/07/2013 à 07:10 par jehannedarc

Acte n°4

Vente du lieu de Luminart, à Saint-Denis-en-Val, par Mengin de Vouthon et 

sa femme Guillemette, à Jehan de Thamenay, bourgeois d'Orléans, et 

reprise du lieu le même jour, à titre de locataire, par Mengin.

Deux actes

 

Lieu situé sur la paroisse de Saint-Denis-en-Val, Luminart fut occupé longtemps par Mengin de Vouthon (frère d'Isabelle "Romée") et son épouse Guillemette. Ils n'eurent pas d'enfant.

Luminart était attenant au domaine du Mont, les deux sites étant repris plus tard par les seigneurs de l'Ile, lieu situé tout près de là. Il semble certain que cette propriété ait appartenu en propre à Mengin de Vouthon, grand-oncle de Jehan du Lys comme frère de sa grand-mère Isabelle.

 

Le 6 septembre 1460, Mengin vend Luminart, pour 10 livres tournois (somme assez modeste) à un Orléanais nommé Jehan de Thamenay.

Vu la relative modicité de la somme, il est probable que la propriété en question n'était pas importante. Sans doute l'acheteur voulait-il faire un investissement pour l'avenir. L'acte de vente est assez complet :

 

"Mengin de Voton (sic), natif de Voton en Lorraine, oncle de feu Jehanne la Pucelle, de présent demourant en la parroisse Sainct-Denys-en-Vaulx, lequel tant pour luy en son nom, comme pour et au nom de Guillemette, sa femme, et promectant la faire consentir et obliger si toust que requis en sera... et par ces présentes vend, cedde, transporte et du tout délaisse, dès maintenant pour tousioursmès, à Jehan de Thamenay, demourant à Orliens, en la parroisse Sainct-Donnacian (Saint-Donatien), ad ce présent et acceptant, les héritaiges qui s'ensuivent".

 

La propriété était aux deux noms de Mengin et de Guillemette, mais celle-ci semble ne pas être présente au moment de la vente. L'acte se poursuit, donnant la description des lieux : 

 

"C'est assavoir ung petit lieu ou a logeis (où il y a un logis), petite grange, vergier, bois, aisances et appartenances audit lieu... ou de présent demourent lesdiz Mengin et sadicte femme, assis au lieu de Luminart, en la parroisse Sainct-Denys-en-Vaulx, tenant d'une part au chemin allant dudit lieu de Luminart à Jarguau, d'autre part à une noé nommée la noé à Lalemande, d'autre part à la turcie de la rivière de Loyre; icellui lieu contenant environ arpent et demi d'éritaige".

 

Après l'endroit où s'élève la maison, on décrit les dépendances. On y apprend les noms des voisins :

 

"Item, une pièce de bois contenant environ trois quartiers, qui fust à feu Guillot Fermain, tenant à ladicte noé à Lalemande, d'une part, ung foussé (fossé) entre deux, d'autre part au long du champ de Sainct-Euvertre, par un bout au talu de ladicte rivière".

 

Et encore quelques terres; situées un peu plus loin, non attenant au reste :

 

"Item, ung arpent de terre, ou environ, assis au lieu des Plantes, tenant à Jaquet Pastault, d'une part, et à Pierre Charpentier de deux aultres parts".

 

Dans la suite, il est bien précisé que Mengin avait acquit la propriété "de son conquest", c'est-à-dire de ses propres deniers, à un cordonnier :

 

"Iceulx héritaiges mouvans du conquest dudit vendeur, par luy faict de Denys Janvier, cordoannier, comme il disoit; chargez iceulx héritaiges des cens et charges foncières qu'ilz pèvent devoir...".

 

Pour l'anecdote, le mot "cordonnier" vient de la ville de Cordoue, en Espagne, de laquelle on importait un cuir réputé pour sa qualité. Les gens qui travaillaient ce cuir étaient dits alors "cordouaniers", ce qui a donné, par mutation ou déformation dans le temps, des patronymes tels que : Corvisier, Courvoisier, Corvizart, et autres.

On indique alors le prix de la vente :

 

"Ceste vente faicte pour la somme de dix livres tournoys, monnoye courant à présent, que icellui vendeur a confessé en avoir pour ce eue et receue dudit achapteur et dont icellui vendeur s'est tenu contant et bien païé, et en quicte ledit achapteur...".

 

La vente est donc faite.

Bizarrement, par un acte daté du même jour, Mengin de Vouthon reprend à titre de locataire le petit domaine qu'il vient de vendre à Jehan de Thamenay.

Quelle en est la raison ? Il est possible que Mengin et son épouse, obérés et ne pouvant plus entretenir la maison, aient préféré la transférer à cet Orléanais qui, peut-être par déférence à ce couple âgé, leur fera un loyer annuel très raisonnable, et peut-être aussi par souvenir de leur nièce, Jehanne la Pucelle. C'est un bail à vie, jusqu'au trépas de Mengin et Guillemette : 

 

"Ledit Mengin de Voton confesse avoir pris à tiltre de loage (louage, location), ferme ou pencion, dudit Jehan de Thamenay, qui a confessé luy avoir baillé audit tiltre de ferme ou pencion, lesdits héritaiges dessus déclairez, du jourd'huy, jusques durant le plain cours des vies desdiz de Voton et sadicte femme, et jusqu'au trépas du survivant et derrenier de vie d'eulx deux...".

 

On précise le loyer et le terme :

 

"... pour la somme de six solz parisis par an, icelles vies durans, païables par chascun an par icellui Mengin audit Jehan de Thamenay et au terme de la feste de Toussains; le premier paiement commançans de la feste de Toussains prouchaine venans, en ung an". 

 

Le couple devra veiller à maintenir les lieux en bon état, le nouveau propriétaire, lui, s'engageant à faire refaire les toitures : 

 

"Et par ce bail faisant, seront tenuz iceulx mariez de mectre, tenir, sous-tenir et maintenir iceulx héritaiges, tant de couverture, cheminée, charpenterie, comme autrement en bon estat et convenable, moyennant que icellui Thamenay a promis de faire couvrir lesdictes maison et grange, dedens Karesme prenant prouchainement venant. Et à la fin dudit temps, les lesser en bon et souffisant estat".

 

Et enfin, bien sûr, les charges et impôts restent à payer par Mengin :

 

"Et aussy paieront du leur iceulx preneurs, pour et au nom dudit achapteur, les cens et charges foncières avec toutes tailles de guerre, de puis (puits), de turcie, de rivière et aultres charges et subvencions qui seront mises et imposées sur iceulx héritaiges le temps desdictes vies durant. Promectans et obligeans par foy de chascune partie, consentans....".

 

Mengin et Guillemette eurent ainsi une rentrée d'argent qui dut bien leur convenir, car ils ne semblent pas avoir été bien riches. La maison et la grange reçurent de nouveaux toits, et le couple resta ainsi là où il avait vécu.

Dans ce contrat de location, tout se passe comme si Jehan de Thamenay, qui était peut-être un proche ou un ami du couple, avait voulu qu'ils restent tous deux sur place.

Le couple n'ayant pas eu d'héritiers, il a dû récupérer les lieux après leurs morts.

Plus tard, Luminart sera incorporé au domaine de l'Ile tenu par la famille Groslot.

 

(Minutes de Jehan Petit, notaire au Châtelet d'Orléans en 1460. Etude de Me. Regnault, notaire à Orléans, successeur de Jehan Petit et dépositaire de ses minutes).

------ o ------